C’est au contact des redoutables tribus Golok que j’ai réalisé mon premier livre au Tibet. Voici comment les présentait André Guibaud dans son ouvrage de 1947 :
« … sur cette steppe, il fallait une horde. Et c’est en effet une horde qui s’avance vers nous quand nous débouchons sur le plateau… Ce sont les premiers Ngolos (Golok) que nous rencontrons. Ils viennent, paraît-il du Kou Kou Nor et ont déjà fait plusieurs semaines de voyage. Ce premier contact avec la population redoutée ne me déçoit pas. Ce sont bien là les barbares décrits par le père Huc, il y a cent ans. Ils ne semblent pas avoir vieilli (…). Truands aux longs cheveux tombant raides sur les épaules, les oreilles percées d’anneaux d’argent, vêtus de peaux de mouton, la laine à l’intérieur, ils vont, hilares et inquiétants, les uns à pied, les autres à cheval, tous l’épaule droite dénudée, bardés de cartouchières, de sabres et de fusils dont les fourches d’affût prolongent démesurément les canons… »
André Guibaut ; Ngolo-Setas, 2e expédition au Tibet ; Paris : J. Susse, 1947.
Les Chinois laissent maintenant une autonomie relative aux Golok au sein de la préfecture autonome tibétaine Golok de la province chinoise du Qinghai. En reconnaissance de leurs milliers de morts et de leur résistance acharnée, les Chinois leurs ont laissé le droit de garder leur armes.